Cancers : "vers un droit à la guérison"(Libération - 8 juin 2010)C'est aujourd'hui que s'achève à Chicago le congrès de l'American Society of Clinical Oncology, qui a débuté vendredi, indique Libération. Plusieurs milliers de médecins et de chercheurs ont ainsi pu s'y retrouver pour discuter de l'avancée des recherches, très différente selon les formes de cancer. "Aujourd'hui, il y a des cancers dont on guérit, d'autres avec lesquels on va vivre, et d'autres enfin avec de mauvais pronostics. Il faut les distinguer clairement", souligne le professeur Dominique Maraninchi, qui préside en France l'Institut national du Cancer (Inca). Ainsi, il est souvent délicat de parler de "guérison du cancer". "Pourtant, insiste le Pr Maraninchi, la guérison est un fait. Il faut bien en parler. Sur 320 000 nouveaux cas de cancer par an en France, on estime que 120 000, plus d'un tiers, seront totalement guéris, c'est une révolution". C'est donc dans cette perspective que le plan Cancer 2, présenté fin 2009, donne l'occasion de sortir le cancer de la catégorie des affections longues durée, lorsque cela est possible. "Nous voulons que les malades guéris de leur cancer puissent sortir de cette trappe à exclusion qu'est la classification en ALD", avait alors expliqué Roselyne Bachelot. Pourtant, certains médecins restent sceptiques. "Les cancérologues ont du mal à dire à leurs patients qu'ils sont guéris. Ils se sentent inquiets, engagés dans leur responsabilité", dit-on à l'Inca.
Cette position peut effrayer, mais elle correspond à une certaine réalité. Les progrès tant en terme de prévention que thérapeutiques permettent, à l'heure actuelle de ne pas considérer l'annonce de certaines pathologies comme une fin en soi. Mais si les patients peuvent envisager tout au moins des périodes de rémission de plus en plus longues dans le cadre de certains cancers, ils ne sortent pas indemnes socialement. "Guérir de la guérison" (source Association des Jeunes Cancéreux) pose le problème du retour à une vie "normée" pour le patient, sans être considéré perpétuellement comme "à risques" ou même parfois en incapacité de retrouver, ne serait ce, qu'une vie professionnelle stable. Combien d'ex malades sont éssorés socialement, parfois sans autre espoir que d'être des victimes assistées. Dans ce cadre l'éducation thérapeutique n'est pas une nouvelle lubie de nos décideurs, elle ne doit pas être que thérapeutique, mais médico-sociale, permettant ainsi de retrouver le plus rapidement possible une vie, autant que faire ce peut, "normale".
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