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lundi 26 avril 2010

DISPARITES DE PENETRATION DES GENERIQUES


Lorsqu'un patient présente son ordonnance dans une pharmacie des Deux-Sèvres, on lui délivre la version générique du médicament prescrit dans 85 % des cas. Dans les Bouches-du-Rhône, ce ratio tombe à 73 %, et à Paris il atteint péniblement 67 %. Difficiles à expliquer, ces disparités dans les pratiques des officines coûtent cher à l'assurance-maladie, qui réalise des économies à chaque fois qu'une version générique bon marché est substituée au médicament de marque. Pour faire rentrer les « mauvais élèves » dans le rang, la Sécurité sociale a signé un accord avec les trois grands syndicats de pharmaciens. Il vient d'entrer en vigueur après sa publication au « Journal officiel » vendredi.
Au niveau national, le taux de substitution est élevé, 80 % en moyenne. « On ne pourra pas faire mieux », estime Gilles Bonnefond, le secrétaire général de l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO). Et l'assurance-maladie n'a pas forcément envie d'aller au-delà. On risquerait alors de tuer le marché de la molécule en question. Les prescriptions risqueraient de se reporter sur des produits qui bénéficient encore de la protection de leur brevet, et auxquels on ne peut pas substituer de générique.
L'accord vise donc spécifiquement les départements qui se situent en dessous de la moyenne. Dans les Alpes-Maritimes, par exemple, il faudra faire passer le taux de pénétration des génériques de 74 % à 80 % d'ici à la fin de l'année. Les départements qui sont déjà au-dessus de la moyenne devront maintenir leur performance. La tâche ne sera pas forcément aisée, car les disparités restent assez mystérieuses.
« Le taux de syndicalisation des pharmaciens est moins fort en Ile-de-France, avance Gilles Bonnefond. Ils sont peut-être moins sensibilisés au message que nous faisons passer. » Autre raison possible, dans les centres-villes, où les officines sont très nombreuses, les pharmaciens, pourtant financièrement incités, hésiteraient à donner des génériques de peur que leurs clients aillent chez le concurrent, quelques dizaines de mètres plus loin. Mais ces explications ne convainquent pas tout le monde.
18 médicaments phares
L'assurance-maladie a aussi fixé des objectifs spécifiques pour 18 molécules qui viennent de perdre la protection de leur brevet ou qui sont sur le point de la perdre. C'est sur ces produits phares que les économies potentielles sont les plus importantes. Pour le Plavix par exemple, un antiagrégant plaquettaire de Sanofi Aventis, il faudra atteindre un taux de génériques de 75 % en décembre. « On a déjà dépassé les 70 % alors que le produit n'est génériqué que depuis l'automne dernier », se félicite Gilles Bonnefond. Le taux de substitution devra dépasser 65 % pour les antihypertenseurs Cozaar et Hyzaar, 85 % pour l'antidépresseur Effexor ou l'antiulcéreux Inipomp. Au total, l'assurance-maladie prévoit de réaliser environ 300 millions d'euros d'économies cette année grâce aux génériques, dont 200 millions d'euros pour le seul Plavix.